Les calendriers et almanachs sont jusqu’au XIXe siècle un outil de lecture populaire pour une large frange de la population. Le Messager boiteux de Kaiserslautern est édité par Karl Heinrich Blau (1757-1824), originaire de Saxe, qui a ouvert en 1802 la première imprimerie de la ville et qui publie également le journal « Anzeiger von Kaiserslautern ».
À l’instar des calendriers populaires, le Messager boiteux de Kaiserslautern contient un calendrier représentant différentes chronologies et des « pratiques astrologiques » (prévisions météorologiques basées sur l’astrologie), des instructions pour réaliser des saignées, les dates des foires et marchés de la région, des anecdotes, des pages vides pour des annotations personnelles, des évènements historiques et les actualités politiques.
L'édition de 1811 contient également une gravure sur bois représentant l'entrée de Napoléon Ier et de Marie-Louise d'Autriche à Paris le 2 avril 1810. Kaiserslautern faisait à l’époque partie du Département du Mont-Tonnerre, une unité administrative créée sur le modèle français dans la région occidentale du Rhin annexée par les Français en 1801-1802.
La page de garde du calendrier de Kaiserslautern représente le « messager boiteux » du titre : un homme en uniforme de soldat avec une jambe de bois. Il s’agit en effet souvent de soldats invalides qui tentaient de s’assurer un revenu en colportant des nouvelles ou en vendant des calendriers populaires. L’escargot dessiné symbolise la lenteur du messager mais le fait apparaitre dans le même temps comme une source fiable. Les calendriers intitulés « Messagers boiteux » existaient surtout dans le sud-ouest de l’Allemagne, en Suisse et en Alsace. [Johanna Kätzel]
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