La médaille a été frappée à l’occasion de la proclamation de Napoléon au titre d’empereur des Français. Depuis le coup d’état de 1799 et encore plus depuis sa nomination comme consul à vie, Napoléon Bonaparte gouverne de façon absolutiste. Mais il fallait encore à ce général issu de la petite bourgeoisie accéder à une reconnaissance sur la scène internationale, puis revêtir une couronne de monarque et fonder une dynastie. Afin de se démarquer totalement de la royauté française honnie par le peuple et dont la chute ne datait que de quelques années, Napoléon décide de s’inspirer de l’Antiquité et de se référer à Auguste pour prendre le titre d’empereur. Le buste de Napoléon sur l’avers de la médaille s’inscrit dans la droite lignée des représentations augustéennes. Sa tête est ainsi ceinte d’une couronne de lauriers nouée par deux longs rubans, inspirés des rubans antiques appelés lemnisci, dont les extrémités tombent sur la nuque. Napoléon se fait proclamer empereur par le Sénat et fait avaliser cette nomination par un scrutin populaire. C’est ce qu’explicite le revers de la médaille en représentant Napoléon (en toge antiquisante) juché sur un bouclier soutenu par un sénateur et un soldat-paysan français. En guise d’attributs, il est entouré d’un livre et d’un soc de charrue. Le couronnement officiel eut tout de même le faste et le cérémonial des couronnements des rois de France, Napoléon posant toutefois lui-même la couronne sur sa tête. [Johanna Kätzel]
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