Cette châsse en forme de maison a été fabriquée en 1230 dans un atelier du Limousin et appartenait au trésor de la cathédrale de Mayence. Lors des affres de la Révolution française, il part à Aschaffenburg avant d’être offert par le roi de Bavière Louis Ier à l’évêché de Spire, réédifié en 1817.
Le coffre en bois de la châsse est habillé de feuille de cuivre dorée et orné de verre et d’émail. Sur le devant de la châsse, six saints non identifiables, en émail bleu sont disposés entre les inserts en verre dans des châssis. Sur chaque côté, un saint vêtu d’une tunique et d’un manteau a été gravé. La face arrière du reliquaire est recouverte d’un maillage à losanges noir. Le reliquaire est surmonté d’une crête ajourée de motifs en entrée de serrure et couronnée de trois acrotères.
Limoges était, au Moyen-Âge, une place forte de l’émaillage. Au XIIe siècle déjà, la ville de l’ouest de la France est connue pour sa maitrise de l’émail champlevé et elle commence à exporter sa production dans toute l’Europe. Souvent, les artisans ornaient les reliquaires fabriqués en série de saints préfabriqués qui ne se rapportaient pas à des saints en particulier. C’est le cas pour la présente châsse. Les châsses pouvaient ainsi être utilisées pour toutes sortes de reliques. [Sabine Kaufmann/Johanna Kätzel]
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