Rampe d’orpaillage ou rampe de lavage composée : d’une rampe, d’un panier, de deux pans en forme de pelle, de deux baquets en bois, d’une pelle, d’un maillet, d’une batée en terre cuite, d’un tissu en lin blanc et d’un tissu en coton bleu foncé.
Cet appareillage appartenait à Johann Ganninger (1836-1896), l’un des derniers orpailleurs artisanaux dans le Palatinat alors bavarois. Il semble qu’il s’agisse du seul équipement, plus que centenaire, d’orpailleur du Rhin authentique parvenu jusqu’à nous (à l’échelle de toute l’Europe centrale). Les outils de travail, simples dans leur construction, remontent au moins au XIVe siècle et donnent une idée, aujourd’hui encore, de l’épreuve que représentait l’orpaillage. Avec la rampe de lavage représentée, un orpailleur pouvait laver environ 4 mètres cubes de sable par jour. La quantité d’or présente par mètre cube pouvait aller de 0,06 gramme à 1 gramme. Aucun orpailleur du Rhin au XIXe siècle n’a donc fait fortune. L’orpaillage n’était pratiqué qu’à l’automne et en hiver, en activité secondaire. Par ailleurs, la méthode consistant à recourir à du mercure pour amalgamer les paillettes d’or comportait d’énormes risques pour la santé des orpailleurs. Les dernières étapes de collecte se déroulant généralement dans des pièces fermées. (Pour découvrir plus en détails l’utilisation des différents outils, voir le PDF ci-dessous).
L’or du Rhin provient au départ de la région où l’Aar prend sa source, en Suisse. L’orpaillage était une activité répandue aussi bien en Suisse que sur les rives française et allemande du Rhin, et ce jusqu’au milieu du XIXe siècle. Entre 1750 et 1850, 500 kg d’or ont officiellement été enregistrées en Alsace et dans le Bade. Au mitan du XIXe siècle, les gisements d’or originels sont épuisés et le Rhin est devenu, suite à une régulation (1817-1866), impropre sur le plan hydrophysique pour l’extraction d’or. L’État bavarois renonce alors, à partir de 1683, à son droit régalien sur l’or (exercé depuis 1817). Il existe néanmoins toujours sur le Rhin, du moins jusqu’à Oppenheim, certains endroits où il est encore possible de trouver des paillettes d’or dans le lit du fleuve.
Il manque à l’équipement quelques éléments par rapport à l’inventaire réalisé à son arrivée en 1905 : une cuillère en fer, un flacon de mercure et une balance (numéros d’inventaire 12-14). [Ludger Tekampe]
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